Ce 14 novembre 2025, le rappeur ivoirien Himra a marqué les esprits avec la réédition de son projet phare : Dachiba Koumgba Tchaiba : Dalshim. Avec 27 titres pour environ 1 h 24 de musique, l’album illustre l’évolution d’Himra : il ne se contente plus de la drill brute de ses débuts, il propose désormais un univers musical complexe, à la fois énergique, mélodique et introspectif. Distribué par ADA France / Warner Music France via son label Tieme Music, le projet a rapidement trouvé un public au-delà de la Côte d’Ivoire.

Le choix du nom “Dalshim” n’as rien du hasard : il s’inspire de Dhalsim, le personnage mystique de Street Fighter, connu pour sa sagesse et sa capacité à maîtriser la distance. Himra se crée ainsi un alter ego symbolique, capable de réflexion stratégique, de maîtrise de soi et de puissance. Ce personnage est central dans l’album : il apparaît comme un guide et un miroir de l’artiste, qui utilise la musique pour montrer son évolution et sa vision de la réussite.
L’album se distingue par une richesse stylistique marquée. Dalshim ne tombe pas dans une répétition monotone, mais explore différents registres musicaux. On y trouve des morceaux “rap dur” à l’énergie tranchante, mais aussi des sons plus mélodiques et introspectifs. Certains titres sonnent comme des hymnes introspectifs, d’autres comme des bangers calibrés pour la rue, et quelques-uns prennent une tonalité mélodieuses, avec des productions plus lumineuses ou apaisées. Cette alternance entre punchlines percutantes, atmosphères réfléchies et mélodies plus “douces” crée un équilibre très fin, qui montre à quel point Himra maîtrise non seulement sa force brute, mais aussi sa capacité à se dévoiler et à varier son propos.
Des collabs stratégiques
Himra s’entoure de grosses pointures de la musique aussi bien locale qu’internationale pour enrichir cet opus : Aya Nakamura, Suspect 95, La RVFLEUZE et Jojo Le Barbu…. Ces collaborations apportent des textures différentes : Aya Nakamura ajoute une dimension internationale et mélodique, Suspect 95 renforce la touche urbaine locale, et La RVFLEUZE apporte de la profondeur au storytelling. Ces featurings montrent la volonté d’Himra d’élargir sa portée tout en gardant une cohérence artistique.
le rappeur ivoirien ne joue pas seulement avec sa musique : son image est construite pour renforcer l’impact de l’album. Longues dreadlocks, tatouages, bijoux et posture de “bad boy réfléchi”, il crée une figure reconnaissable et cohérente avec ses textes. L’album reflète cette identité : le mélange entre puissance, ambition et moments de vulnérabilité. Il montre qu’il n’est pas seulement un rappeur de drill, mais un artiste conscient de son image et de son message.
Réception et impact dans le game ivoirien et international
Dés sa sortie l’album a été un succès immédiat : sur Spotify et d’autres plateformes, il cumule des millions d’écoutes, signe d’une fanbase solide et d’un intérêt réel pour son univers. Les critiques mettent en avant l’équilibre entre drill percutante, flow technique et narration réfléchie. L’album est considéré comme un projet cohérent, à la fois ambitieux et authentique.
Avec Dachiba Koumgba Tchaiba : Dalshim, Himra confirme son statut de figure majeure du rap ivoirien. L’album n’est pas seulement une réédition : c’est un manifeste de puissance, de maturité et d’identité. Entre morceaux percutants et introspection, collaborations stratégiques et message symbolique, Himra montre qu’il est capable de se renouveler tout en restant fidèle à son univers. Dalshim devient ainsi plus qu’un nom : c’est un symbole de sa trajectoire, de son ambition et de sa vision artistique.
Note de la rédac : 8/10
DKTD montre une vraie maturité artistique, Himra à la maitrise de son storytelling, ses flows, son univers. La diversité est réelle : morceaux agressifs, grosses punchlines, mélodies… la direction artistique est claire et assumée, il y a une vrai montée en game en therme d’écriture de prods et d’identité sonore. Bref Dachiba Koumgba Tchaiba : Dalshim est un projet solide parmi les plus maîtrisés de sa carrière, un vrai statement dans le rap ivoire. Et vous ? Vous en avez pensé quoi ?