Dip Doundou Guiss signe chez Sony Music Afrique !

Dip Doundou Guiss vient de franchir une nouvelle étape dans sa carrière en signant un contrat de distribution exclusive avec Sony Music Afrique Francophone…

Dip Doundou Guiss vient de franchir une nouvelle étape dans sa carrière en signant un contrat de distribution exclusive avec Sony Music Afrique Francophone. Pour le grand public, ça ressemble à une simple signature de plus. Mais pour qui connaît l’histoire du rap sénégalais, c’est un séisme symbolique : un des MCs les plus respectés du pays scelle une alliance avec une major, et cela pourrait redéfinir les contours du hip-hop ouest-africain/sénégalais.

De Grand Yoff au continent : DIP comme figure de proue

Depuis près de dix ans, Dominique Preira, alias DIP, joue les funambules entre l’héritage du rap ghetto youth de Dakar et une ambition qui dépasse les frontières.

Avec Tay Leu Kagn (2017) puis LNN (2019), il a installé une esthétique où le wolof s’entrelace avec le français et où les beats flirtent autant avec la trap que les cadences plus classiques du boom bap. Des titres comme Musiba ou Califat ont confirmé son statut : DIP n’est pas juste une star locale, c’est un artiste qui pense ses morceaux pour résonner à Dakar comme à Paris, Abidjan ou Bamako.

Sony Music : levier ou piège ?

Le deal annoncé est clair : Sony s’occupe de la distribution. Cela veut dire plus de puissance de feu sur le digital, des relais dans les médias, des clips mieux armés pour inonder les timelines.

Mais derrière les communiqués, une vraie question se pose : que devient un rappeur ancré dans son identité quand il entre dans la machine mondiale d’une major ?

Le rap sénégalais a toujours fonctionné comme une caisse de résonance sociale, un miroir des colères et des espoirs de la jeunesse. DIP, qui s’est construit dans cet ADN, devra trouver l’équilibre entre son écriture introspective et les formats calibrés qu’exige une diffusion internationale.

Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la carrière d’un MC. C’est une bascule générationnelle. Jusque-là, les majors s’intéressaient timidement à la scène sénégalaise, préférant concentrer leurs forces sur la Côte d’Ivoire ou le Nigeria. La signature de DIP change la donne : elle légitime une scène, ouvre des portes, et peut créer un effet domino pour d’autres rappeurs dakarois.

Le public sénégalais, lui, reste attentif. Le danger ? Que le rap se dilue, perde de sa rugosité au profit d’un vernis trop lisse. L’opportunité ? Qu’un MC qui a bâti sa carrière en restant fidèle à son langage, ses sonorités et son quartier, prouve qu’on peut conquérir le monde sans se travestir.

2026, année de vérité

Pour l’instant, l’annonce s’accompagne de promesses : un nouveau single, un clip, et une série d’activations qui devraient rythmer les prochains mois. Mais l’essentiel viendra après : la musique. DIP sera jugé sur sa capacité à transformer ce deal en élan créatif et en rayonnement.

Parce qu’au fond, une signature ne fait pas un classique. Et c’est là qu’on attend DIP : non pas seulement comme le premier rappeur sénégalais à intégrer la maison Sony Afrique, mais comme celui qui aura su transformer ce tremplin en œuvres capables de marquer le rap francophone, de Dakar à Paris.

Avec ce mouvement, DIP n’entre pas seulement chez Sony. Il entre dans une zone de turbulence, où les majors testent leur rapport à la culture rap africaine. Et si le pari est réussi, ce ne sera pas qu’une victoire individuelle : ce sera peut-être le début d’une nouvelle ère pour le hip-hop sénégalais.

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