SUPPORTE !

Rejoins-nous sur les réseaux !

On est sur Whatsapp ! Rejoins la communauté pour être prévenue en premier des dernières actualités ! Pourquoi un groupe Whatsapp ? et Conditions d'itulisation

KATENGA, LA DANSE DES SCORPIONS DE DANI KOUYATE TRIOMPHE AU FESPACO

Le film Katanga, la danse des scorpions, réalisé par le cinéaste burkinabè Dani Kouyaté, est une adaptation africaine de la tragédie Macbeth de William Shakespeare…

Le film Katanga, la danse des scorpions, réalisé par le cinéaste burkinabè Dani Kouyaté, est une adaptation africaine de la tragédie Macbeth de William Shakespeare. Transposé dans un contexte burkinabè et interprété en langue mooré, le film a été récompensé par l’Étalon d’or de Yennenga lors de la 29ᵉ édition du FESPACO en 2025, marquant ainsi une reconnaissance majeure pour le cinéma burkinabè.

 Une tragédie africaine intemporelle

Dans Katanga, Dani Kouyaté transpose la tragédie shakespearienne dans un royaume africain fictif, Ganzurgu. Le protagoniste, Katanga, est un chef militaire loyal qui, après avoir déjoué une tentative de coup d’État est nommé à la tête de l’armée par son cousin, le roi Pazouknam. Cependant, une prophétie annonce à Katanga qu’il deviendra roi. Sous l’influence de son épouse, Pougnéré, il assassine le roi et usurpe le trône. Ce crime marque le début d’un règne entaché de paranoïa et de violence, illustrant ainsi l’ambition dévorante et les dérives du pouvoir absolu.

Le choix du noir et blanc confère au film une dimension intemporelle et symbolique, renforçant l’aspect de fable ou de conte. Cette esthétique permet d’éviter une identification à une époque ou un lieu précis, plongeant ainsi le spectateur dans un univers plus rêveur et imaginaire. Le mélange d’éléments traditionnels et modernes dans les décors et les costumes brouille les repères temporels, soulignant l’universalité des thèmes abordés.

Le film est interprété en mooré, la langue la plus parlée au Burkina Faso. Ce choix linguistique renforce l’ancrage culturel de l’œuvre et met en valeur la richesse de l’oralité africaine. Cependant, le sous-titrage en français ne restitue pas toujours la force expressive de la langue originale, ce qui peut entraîner une perte de nuances pour les spectateurs non francophones.

 Récompenses et reconnaissance

Katanga, la danse des scorpions a remporté l’Étalon d’or de Yennenga lors de la 29ᵉ édition du FESPACO en 2025, devenant ainsi le troisième film burkinabè à recevoir cette distinction, après Tilaï d’Idrissa Ouédraogo en 1991 et Buud Yam de Gaston Kaboré en 1997. Le film a également reçu le Prix du public, le Prix Sembène Ousmane de la Fondation Ecobank, le Prix spécial du Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT), le Prix spécial de l’UEMOA du long-métrage fiction et le Prix de la critique africaine Paulin Soumanou Vieyra. 

 Réflexion sur le pouvoir et la politique

Au-delà de l’adaptation d’une œuvre classique, Katanga interroge la nature du pouvoir et ses dérives. Le film met en lumière la manière dont l’ambition et la soif de pouvoir peuvent corrompre un individu, le conduisant à la paranoïa et à la violence. Il évoque également l’influence des femmes dans la sphère politique, souvent exercée dans l’ombre, à travers des personnages féminins forts et déterminants.

 Conclusion

Katanga, la danse des scorpions est une œuvre cinématographique majeure qui réussit à adapter une tragédie classique à un contexte africain contemporain, tout en explorant des thématiques universelles telles que le pouvoir, l’ambition et la culpabilité. Par son esthétique soignée, son ancrage culturel et sa profondeur narrative, le film de Dani Kouyaté s’impose comme une référence du cinéma africain moderne