Actuellement au Sénégal, le débat fait rage sur tous les réseaux sociaux entre les « conservateurs » et les adeptes du changement. En effet, on remarque que de plus en plus de rappeurs sénégalais, surtout les jeunes, ne sont plus réfractaires à utiliser des instruments traditionnels comme le Tama dans la création de leur musique.
Longtemps dominé par le style ‘’Rapadio’’ ou hardcore, faire du rap sans strass et paillettes, le Rap Galsen est à l’aube d’une nouvelle révolution sonore. Sous l’impulsion de la nouvelle génération et surtout de Samba Peuzzi, les rappeurs ont, comme qui dirait, briser toutes les barrières pour mettre le ‘’Rap Mbalakh’’ en tendance. Pour Xapeace, chroniqueur sénégalais, cette tendance peut s’avérer dangereuse pour la survie du Rap Galsen. Cette nouvelle tendance si ce n’est pas bien dosé est très mauvaise pour le rap Galsen. Je suis vraiment contre ceux qui en abusent…On tend trop vers la facilité et la paresse. Certains pensent que ces genres de prod ne peuvent être utilisés que pour faire de l’Égotrip ou des clashs. En effet pour l’observateur respecté, avec cette tendance, le rap Galsen pourrait perdre tout ce qui faisait son charme : Le rap a eu une mutation après sa création pour tendre vers un rap plus engagé, c’est-à-dire représenter son secteur et le bas peuple, montrer son intelligence et sa belle plume. s’exclame le chroniqueur saiglant.
Cependant, tous les acteurs ne sont pas du même avis. En effet, pour 1Da Beatz, cette tendance est une « bonne chose » pour le rap sénégalais, a lancé le beat maker derriere le gros succès d’Ashs The Best. Toutefois il prévient que « cette rythmique Rapmbalakh n’est pas faite pour tout le monde «Il faut savoir que pour gérer la direction artistique d’un artiste, il faut bien analyser son caractère, la personnalité de l’artiste, cette rythmique Mbalakh n’est pas fait pour tous les artistes rappeurs.» Même si aujourd’hui, certains rappeurs sont sévèrement critiqués, 1Da Beatz assure que ce changement a été impulsé par les beatmakers: « ils sont à l’origine de ce changement, les Beatmakers sont des “trendsetter” et c’est comme ça que ça doit se passer. Comme dans les années 2000 avec les “Arabic mélodies” de Scott Storch, les Snares Roll de Jahlil Beats, les Synthés de Mike Dean, “Underwater” de Noah 40 Shebib et ici au Sénégal, c’est cette rythmique Mbalakh qui commence à s’imposer et on doit le traiter et parfaire pour avoir une meilleure version », a expliqué le beatmaker qui prépare actuellement la sortie du projet ‘’Leçon de vie (Ndénkaané)’’ de ses nouveaux poulains, Bornblack, le 17 septembre 2021.

Je suis à 100% d’accord avec ce rythmique mbalakh. On doit en faire une musique populaire (commerciale) même si aujourd’hui, on n’a pas encore trouvé la bonne formule, mais il le faut vraiment. Au Sénégal, on n’a pas encore catégorisé les sous-genres de la musique urbaine (il n’y a que le rap). Au Nigeria, même s’ils n’ont pas encore réussi à exporter le rap, ils l’ont fait avec l’Afrobeats ou l’Afrique du Sud avec l’Amapiano qui commence aussi à s’exporter. On doit créer quelque chose de Sénégalais et facile à exporter.
1DA Beatz
Beatmaker
https://www.youtube.com/watch?v=OTZuI_w_XHE
Pour Xapeace, chroniqueur sénégalais, cette tendance peut s’avérer dangereuse pour la survie du Rap Galsen « cette nouvelle tendance si ce n’est pas bien dosé est très mauvaise pour le rap Galsen. Je suis vraiment contre ceux qui en abusent». Il s’explique « on tend trop vers la facilité et la paresse. Certains pensent que ces genres de Prod ne peuvent être utilisés que pour faire de l’Égotrip ou des clashs. ». En effet, pour Xapeace, observateur respecté, avec cette tendance, le rap Galsen pourrait perdre tout ce qui faisait son charme « le rap a eu une mutation après sa création pour tendre vers un rap plus engagé, c’est-à-dire représenter son secteur et le bas peuple, montrer son intelligence et sa belle plume », s’exclame le chroniqueur saignant
Il ajoute : « Ce rap avec des sonorités Mbalax est là depuis longtemps. Seulement, c’est temps-ci, le phénomène a pris de l’ampleur. Les jeunes rappeurs le font pour être connus par le grand public. Ils pensent qu’il faut le faire pour percer ce qui est totalement faux, la réussite de Dip Doundou Guiss peut en témoigner. “Faire ce qui marche” a tout déclenché. »
Quoi qu’il en soit, le public sénégalais semble de plus en plus aimé cette nouvelle tendance des rappeurs sénégalais. Les sons avec cette rythmique occupent les premières places sur les plateformes de streaming comme Youtube, Deezer ou encore Spotify. En plus, ce qui, autrefois, était vu comme une honte est aujourd’hui assumé par les artistes. Samba Peuzzi, critiqué sur cet aspect, a sorti la vidéo ‘’Lou Yakou Yawa’’ (numéro 1 sur Deezer pendant une semaine et presque 500.000 vues sur Youtube) pour assumer ce changement artistique et il en a rajouté une couche en détournant le cover de l’album ‘’Certified Lover Boy’’ de Drake pour y rajouter des Tamas avec la mention ‘’Certified Tama Boy’’. Akhlou Brick, avec la vidéo de ‘’Ak Fi Rewmi Tolou’’ (plus de 700.000 vues en deux semaine) se lance aussi dans cette voix avec le concept de Taijabeat.
Compte tenu de ces folles statistiques, nul doute que cette tendance a de beaux jours devant lui de même que le débat autour de cette direction artistique de certains rappeurs sénégalais.