Qui est Babydaiz l’artiste qui casse tout internet ?

En 2020, un simple lip-sync sur Toosie Slide de Drake. Un écran vertical, une danse millimétrée, et une mise en ligne sans prétention. Trois ans plus tard, BabyDaiz n’est plus un ado de…

En 2020, un simple lip-sync sur Toosie Slide de Drake. Un écran vertical, une danse millimétrée, et une mise en ligne sans prétention. Trois ans plus tard, BabyDaiz n’est plus un ado de TikTok mais l’un des jeunes rappeurs les plus suivis du continent africain. Derrière les chiffres (2,2 millions de followers sur TikTok, des millions de vues YouTube), il y a un projet, une voix, une rage : transformer la viralité en trajectoire musicale crédible.

Ehh Baby: The Big Bang Theory (2022) agit comme un premier cri : pas encore un manifeste artistique complet, mais assez pour annoncer un univers, une énergie, un ton. BabyDaiz ne cherche pas la perfection, il veut qu’on l’entende.

Enemies, top masambe, Allez bobina… Le poids des singles

Comme beaucoup d’artistes nés du digital, BabyDaiz bâtit son mythe par morceaux isolés plus que par projets longs.Enemies” lui sert de carte de visite, validée par Nasty C lui-même, qui parle d’un “des plus grands clips du rap sud-africain”. Derrière cette reconnaissance, il y a un détail qu’on oublie souvent : BabyDaiz sait penser en images. Sa musique est faite pour les yeux autant que pour les oreilles.

Avec “Top! Masambe”, il s’inscrit définitivement dans le vocabulaire du réseau social : refrains scandés, énergie festive, beats qui claquent en 30 secondes. Mais là où d’autres se perdent dans le gimmick, lui en tire une identité.

2024 change la donne. Avec NFH: The Mixtape, BabyDaiz passe de phénomène TikTok à rappeur crédible. L’un des moments forts reste “Matisa” – un mot en lingala qui signifie “élever”. Tout est dit : tempo nerveux, prod trap trempée d’afro-percussions, une urgence qui sent la célébration mais aussi la lutte. On est loin du simple banger : Matisa est un rituel collectif, une manière de soulever la culture et d’inscrire son blaze dans une généalogie plus large, celle de la diaspora africaine.

À 23 ans, BabyDaiz n’a pas encore l’album qui fera date, mais il a déjà la stature d’un artiste à surveiller. Le 4 juillet 2025, il partage l’affiche avec Tellaman sur “NAH FR”. Une rencontre logique : l’élégance R&B de Tellaman et l’énergie brute de BabyDaiz. Comme souvent, le danger sera de rester coincé dans la case “rappeur TikTok”. Mais si Matisa et “80s Baby” avec saveHXPE prouvent une chose, c’est que BabyDaiz sait naviguer entre les registres, du banger au groove expérimental.

BabyDaiz, c’est l’histoire classique du rap moderne : né en ligne, propulsé par des algorithmes, testé par une génération qui consomme les hits comme des stories. Mais là où d’autres s’effondrent aussi vite qu’ils apparaissent, lui transforme chaque vue en étape. Matisa n’est pas qu’un single, c’est une déclaration : il ne veut pas seulement qu’on l’écoute, il veut qu’on s’élève avec lui.

En somme, BabyDaiz est moins un “rappeur TikTok” qu’un acteur d’une mutation culturelle, celle où l’Afrique ne se contente plus de suivre la tendance mais l’impose.

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