Ashs The Best : Quand j’écrivais le son j’étais en plein dilemme : arrêter le rap ou les etudes

ASAMAAN : Qui es-tu Ashs The Best ? Peux-tu nous résumer ton parcours ? Tes débuts dans le rap jusqu’à maintenant ? ASHS THE BEST : Ashs The Best est un artiste rappeur musicien compositeur et beatmaker. J’habite à Guediawaye quartier de Dakar (Sénégal). J’ai commencé le rap en 2013, après j’ai fait des séries de freestyles puis des ateliers Next level avec Tony Black Man. En 2017 j’ai lancé mon premier single My niggah et participé au concours Flow Up où j’étais finaliste. En 2018, j’ai lancé une autre série de freestyles The best Friday avec Cop Music (début de la collaboration avec le label) dans la même année, j’ai encore terminé finaliste Flow Up et là je viens de sortir mon premier album Millions flows. Pourquoi « Ashs The Best » ? Explique un peu l’origine de ton nom de scène. ASHS THE BEST : Mon prénom est ASS et le ‘H’ on l’a inséré comme Homme ou Hors Série et The Best vient du public parce que j’utilisais beaucoup le terme the Best dans mes freestyles. Ton premier album Millions flows est sorti en novembre 2019, comment s’est passée sa conception ? ASHS THE BEST : L’album Millions flows résume ma vie, mon vécu. Depuis que j’ai commencé le rap jusqu’à présent. J’ai commencé à écrire et à poser mes beats dans mon coin. Une façon de montrer au grand public les expériences d’Ashs. Si je n’avais pas appelé le projet Millions flows peut-être que les gens n’allaient pas comprendre le contenu.

« Sur la pochette, je tiens un micro comme un passionné de la musique et dessus une fleur qui reflète l’amour que j’ai pour le rap et pour la musique comme le disait l’autre: La passion avant tout. Les couleurs, les effets, les cars rapides, les animaux… Tout a été conçu pour montrer les différentes couleurs et sonorités qui se trouvent dans l’album ». ASHS THE BEST

Tu rap, chantes. Tu es aussi producteur et beatmaker. De plus, dans le passé, tu nous as habitué à des sons plus hip-hop différant de cet album (Millions flows) où ici nombreuses sonorités et influences se regroupent. Quel est le projet qui te ressemble le plus ?  ASHS THE BEST : Tu sais, j’ai eu la chance d’avoir un père musicien (bassiste) et mon frère aussi est chanteur donc j’ai été très tôt en contact avec la musique, mon frère et mon père m’ont beaucoup influencé. Moi et Papa (Papa Rey) ont jouaient à reprendre des sons; et puisqu’il a débuté sa carrière, j’ai beaucoup de lui. Mon profil de beatmaker, c’est après la sortie de mon album que les gens ont su que je posais mes propres beats. C’est parce que j’ai beaucoup mis en avant mon côté rappeur plus que les autres profils. Je suis polyvalent et suis à l’aise en chant comme au rap. Je ne me crée pas de limites, je suis musicien avant d’être rappeur. J’ai commencé les freestyles c’était pour me faire connaître, mais au fond de moi, il y avait cette envie de faire autre chose que ce qui se fait dans le rap. Je voulais apporter cette touche nouvelle. C’était stratégique et je pense que ça a payé. Aujourd’hui, le public connaît une autre facette de moi, donc je peux dire que Millions flows me ressemble beaucoup plus. Parlons de « Ndogal » le premier extrait clippé de Millions flows. Elle a fait pas mal de bruit et chacun a une interprétation personnelle de la vidéo. Peux-tu nous expliquer la directive créative recherchée ? ASHS THE BEST : Le clip a été réalisé par Madpixel. Quand on écrivait les scénarios, on a pas suivi l’histoire du son. L’idée était que les images envoient d’autres messages, des messages spirituels que chacun pouvaient traduire à sa manière. L’homme doit accepter son destin, c’était ça le message qu’on voulait lancer à travers la vidéo. Il n’y a pas mal de featurings avec d’excellents rappeurs : Dip, Fla et Iss 814… Comment se sont faites ces collaborations ? C’était un choix personnel ou c’était ton équipe ? ASHS THE BEST : Les choix se sont faits au feeling. Pour le son Ndogal, je pensais en premier à Ndongo D de Darra J Family. Après, j’ai contacté Dip, j’ai composé le beat, je le lui ai envoyé, il a trouvé ça cool et a enregistré son couplet. Après les choses se sont faites  naturellement. C’est pareil pour les autres, Papa Rey, Fla the Ripper, Iss 814 et Samba Peuzzi. À chaque fois, j’étais animé par ce sentiment de mettre une autre couleur musicale, c’est ce qui explique les choix des feats.

Est-ce que pour nous, tu peux revenir sur les paroles du single « Mounouma Bayi » (Je ne peux pas m’arrêter.) ? ASHS THE BEST : Quand j’écrivais le son j’étais dans un dilemme. Je me demandais si je devais arrêter le rap ou les études. Je me cherchais. Aussi, à cette période, j’ai échoué au Bac donc c’était une remise en question. Mounouma bayi , c’est pour dire aux gens de ne pas baisser les bras quoi qu’il arrive. Je réalise que je dois continuer à faire de la musique pour les gens qui me suivent, me soutiennent leur dire que je ne vais pas m’arrêter. Tu es de Guediawaye, tu le proclames partout et même dans beaucoup de tes sons. Quelles sont tes relations avec les rappeurs de Guediawaye comme Ngaaka, Maybe et autres ? ASHS THE BEST : Ce sont tous mes frères on a de bonnes relations à chaque fois qu’on se croise on se show love. Que ça soit Iss, Fou Malade et les autres.

Tu as été nommé dans plusieurs catégories pour le Galsen Hip-Hop Awards 2019, meilleure vidéo et feat avec  »No more » en collaboration avec Paaparey. Comment as-tu vécu cette nomination ? ASHS THE BEST : Bon c’est très cool ça fait plaisir. Être nominé me motive et ça montre que le public sénégalais a reconnu mon travail, mais je ne vais pas me dire que voilà, je suis validé, c’est bon ! Non. Je vais continuer à travailler sur ma musique, ma carrière. Est-ce que ce titre c’est quelque chose que tu assumes toi en tant qu’artiste et personne ? Est-ce que ça te réconforte dans ta créativité, de savoir que ta musique est citée dans ce genre de cérémonie ? ASHS THE BEST : (Rires) Mon but ce n’est pas d’avoir le titre de révélation, c’est de continuer de donner de la qualité à mon public. Mais bon je ne le refuse pas aussi (rires). Pour certaines personnes, je suis la révélation de l’année, pour d’autres non. Ça fait plaisir quand même de voir des ténors du Hip-Hop me citer comme telle. À vrai dire, je ne m’attendais pas à cette nomination, mais ça fait plaisir et c’est fait au Feeling. J’ai fait des samples de (Youssou Ndour, Omar Pène) un mélange des hits classiques de la musique sénégalaise, je pense que c’est ce qui a touché les gens.

Quelle analyse fais-tu sur le Hip Hop Galsen actuelle ? ASHS THE BEST : (Il hésite) Le rap Galsen marche bien. Déjà, on en parle même hors du Sénégal. Chacun essaye de se faire remarquer et de marquer son empreinte en tentant de nouvelles choses et c’est bien. À propos de l’actualité sur les clashs ; c’est très normal. Les clashs font partie du rap, c’est très ouvert. Depuis le début, il y a toujours eu des clashs ce n’est pas nouveau. Les vrais savent entre Biggie et Tupac. Ça reste le Hip-Hop. Quels sont tes projets à venir ? ASHS THE BEST : Yeah pour le moment nous sommes plus concentrés sur la promotion de l’album Millions flows. On laisse le temps au public de consommer le projet. Après nous allons lancer la version deluxe de l’album et juste après, on va annoncer des dates de concerts et des collaborations avec d’autres artistes.

Quel est ton dernier mot à l’endroit de nos lecteurs ASHS THE BEST : Je vous remercie pour cette interview et j’invite tout le monde à aller écouter l’album si c’est pas encore fait et merci encore une fois à toute l’équipe le photographe et toi.